JOBALA GANG

Description

Les ressortissants étaient arrivés avec leur équipe de danseurs kpodji-gɛgɛ, le Jobala-Gang. À leur tête trônait le Bad Boy Number One, le très arrogant Assévinoukoka, danseur accompli depuis ses premiers instants dans le sein de sa mère, acrobate esthète et cascadeur ayant fait ses preuves dans toute la sous-région et qui avait déposé ses bagages à Lagos où il vivait de son art. Il était revenu à Madrɛnviɖé juché sur sa Kawasaki deux-pots-d’échappement, dont il prit le soin de dérégler lui- même la soupape afin que le vrombissement du moteur résonne et gronde aussi fort qu’un train du dix-neuvième siècle et signale à tout le village qu’il était là. Quand il arrivait dans les alentours du cimetière, il s’arrêtait et orientait les deux pots d’échappement de sa Kawasaki. Ensuite, il gazait longuement pour faire hurler la moto et emplir le cimetière de fumée. Après cela, il ricanait et enfourchait son cheval métallique en pétant fortement comme pour se féliciter d’avoir troublé le sommeil des morts.